Pourquoi l’entrainement avec charges additionnelles préserverait alors que les métiers physiques « détruisent » prématurément?
Ce que vous devez savoir:
- La force préserve. Il est prouvé scientifiquement, et de plus en plus mis en pratique, que l’entrainement en « force » est le meilleur moyen de prévenir les effets du vieillissement.
- L’entrainement à charges additionnelles bien conduit renforce le dos. Rester assis sur une chaise ou un lit et se goinfrer d’anti-douleurs potentiellement toxiques exacerbe ce phénomène sans en résoudre la cause.
- La natation ne renforce pas le dos. Au mieux, elle peut soulager temporairement des douleurs pré-existantes en supprimant l’effet de la gravité, mais ne traitera pas le problème.
- Être sportif n’apprend pas les placements. La majorité des non-pratiquants de musculation (même sportifs), n’ont absolument aucun contrôle sur leurs courbures vertébrales, ce qui augmente les risques de blessures car ils sont plus forts que la moyenne mais ne savent pas soulever une charge en toute sécurité.
Le paradoxe:
Il s’agit d’une remarque que j’entend constamment, et qui peut paraitre logique: la plupart des gens qui soulèvent des charges « lourdes » d’une vingtaines de kgs se blessent ou ont des douleurs chroniques au dos. Alors pourquoi n’aurais-je rien en soulevant plus lourd?
Tout simplement car ces deux activités n’ont absolument rien en commun, et nous allons voir pourquoi.
La progressivité
Dans les métiers dits « physiques » (bâtiment, manutention, etc…), la notion de progressivité n’existe pas.
Que vous soyez un jeune de 18 ans, quelqu’un ayant déjà eu une blessure grave, ou proche de la retraite: si il y a une charge lourde à soulever, elle est pour vous. Que vous ayez la force de le faire ou non. Et si vous n’avez pas encore la force… Débrouillez-vous pour la soulever, la bouger comme vous le pouvez, coûte que coûte.
En musculation ou dans les sports de force, les charges sont adaptées à votre niveau de performance. Elles ne sont jamais « absolues » comme dans l’exemple précédent: jamais on ne vous fera apprendre un squat sur une barre à 80kgs. Au contraire, elles sont calculées par rapport à un pourcentage de la charge maximale que vous pouvez soulever !
Autrement dit, rien n’est dû au hasard ! Et les charges ne seront augmentées que si vous en êtes DEJA capables !
La technique
Que se passerait-il si vous jetiez quelqu’un n’ayant jamais mis les pieds dans l’eau, en pleine mer à 100 mètres des côtes? Il se noierait. Maintenant, que se passerait-il si vous y jetiez un nageur expérimenté? Il s’amuserait.
La même chose se passe ici ! Soulever des charges lourdes constamment ne veut pas dire que vous SAVEZ soulever des charges. Il suffit de jeter un oeil une demi-seconde sur des métiers physiques pour voir des dos ronds, des genoux qui rentrent… De la part de gens qui font ça depuis 10, 20, ou 30 ans !
Des fois, le choix n’est certes pas possible (objets volumineux et encombrants, passages escarpés etc…), mais, dans la réalité, les placements ne sont jamais respectés. Y compris dans les 90% restants du temps, où aucune contrainte n’y force.
En musculation, dès la toute première séance, vous allez apprendre la technique des mouvements, et ainsi apprendre à les réaliser correctement, sans risque de blessure. Et effectivement, soulever une barre de 20, 50, 100, ou 200kgs fait davantage peur, ce qui pousse à s’y coller.
Et vous savez quoi? Pour être plus fort, vous DEVEZ être le plus technique possible ! Donc pour progresser, vous devez rester en sécurité !
D’autant plus, que personne de sensé et un minimum altruiste ne vous laissera vous mettre en danger devant leurs yeux. Dans certaines salles exceptionnellement dotées de vrais bons coachs, vous risquez même de vous faire avertir ou suspendre si vous vous mettez en danger inutilement.
Le bon dosage
Un métier physique est un métier. C’est à dire, que non seulement les placements ne sont en réalité jamais respectés, les charges jamais adaptées, mais que vous allez aussi fournir ces efforts au moins 7 heures par jour (bien souvent beaucoup plus), au moins 5 jours sur 7 (bien souvent davantage…) !
En musculation, la base de chaque programme est le dosage entre les charges de travail, le volume d’entrainement, afin de permettre la récupération… Mais pas seulement la récupération: l’adaptation ! Car ce qui est recherché, c’est justement le changement que l’entrainement provoque !
Pour illustrer ce phénomène:
- Si vous vous frottez les mains avec du papier à poncer et que vous laissez reposer suffisamment longtemps, vous aurez des callosités qui vont se former pour vous protéger. Si bien qu’à terme vous serez virtuellement invulnérables à ce type de contrainte.
- Maintenant, si à partir de demain vous vous frottez tous les jours, des heures par jour, avec du papier à poncer, que va-t-il se passer? Vous allez vous détruire les mains.
Il se passe exactement la même chose avec le soleil: une exposition et une récupération adéquate provoque un bronzage protecteur. Une mauvaise exposition, prolongée, et répétée, provoque des coups de soleil, des brûlures… parfois très graves.
La conclusion:
Je pourrais passer la journée à comparer ces deux types d’activités, pourtant fondamentalement différentes, afin de détruire ce mythe.
Mais la différence majeure est la suivante: dans les métiers physiques, ce sont des tâches constantes à effectuer coûte que coûte, à tout prix. En musculation, la concentration est menée sur l’individu et tous les paramètres s’ajustent autour de lui. Et là se trouve le point majeur.
Visuellement, si les muscles grossissent suite à la pratique de la musculation, les os, les tendons, les fascias, les vaisseaux sanguins… absolument toutes les structures du corps s’adaptent à l’effort durant la récupération afin de justement renforcer le corps, si l’entrainement est bien structuré et réalisé.
Si, par exemple, je suis capable de soulever plusieurs centaines de kgs en toute sécurité, sans même avoir la moindre courbature, c’est parce que j’ai commencé tout en bas de l’échelle, comme tout le monde. Que mes entrainements étaient progressifs, structurés, que j’ai pris le temps d’optimiser ma technique, ainsi que tous les autres paramètres, afin de me préparer à ce type d’effort.
Et qu’au fur et à mesure de mes quasi 10 années de pratiques, le corps a rendu tout cela possible, en s’adaptant, tout simplement. C’est le chemin que suivent tous ceux qui progressent et perdurent: toujours respecter son corps, car la progression et la santé ne se font et ne devraient jamais se faire l’une au détriment de l’autre.